Le gouvernement autorise le massacre de 113 530 oiseaux par respect pour la « tradition »

Les arrêtés ministériels réautorisant certaines chasses traditionnelles d’oiseaux sauvages ont été publiés aujourd’hui au Journal Officiel. Seul le piégeage à la glu demeure interdit mais l’utilisation de pantes, de matoles ou la tenderie, pratiques moins connues mais tout aussi cruelles, sont désormais permises dans plusieurs départements français.
 
Dès ce week-end, il y sera donc à nouveau possible de capturer et de tuer « légalement » des dizaines de milliers d’alouettes, ainsi que des vanneaux, des pluviers, des merles et des grives, sans oublier toutes les espèces non autorisées et souvent protégées susceptibles d’être prises aux pièges.
La LPO va bien évidemment déposer dès aujourd’hui un recours auprès du Conseil d’État pour demander à nouveau la suspension puis l’annulation de ces arrêtés illégaux au regard du droit européen. Mais ces chasses traditionnelles vont hélas pouvoir reprendre le temps de la procédure, d’autant plus que comme à son habitude, l’État s’est arrangé pour publier les arrêtés à la veille de leur application (et toujours un vendredi…) pour laisser quelques semaines aux chasseurs avant que la justice ne puisse se prononcer sur leur légalité et les interdire. Cette fois il a encore rendu la chose plus complexe en prenant autant d’arrêtés que de techniques de piégeage et de départements afin de nous compliquer la tâche.
 
Nous n’avons jamais douté de la volonté d’Emmanuel Macron de renouveler ces arrêtés, qu’il a imposée chaque année à ses ministres de l’Écologie successifs. Les consultations publiques auxquelles nous vous avions demandé de participer massivement sont une mascarade. Il y a eu plus de 70 000 contributions sur ces consultations qui prenaient fin le 6 octobre et on voudrait nous faire croire qu’elles ont eu le temps d’être analysées et prises en compte avant la publication des arrêtés au Journal Officiel ce 15 octobre.
 
Une fois de plus, la biodiversité et plus de 100 000 oiseaux sauvages sont sacrifiés sur l’autel du cynisme électoral. L’unique objectif d’Emmanuel Macron est d’amadouer les chasseurs à l’approche des élections présidentielles en échange de la garantie que leur Fédération nationale ne soutiendra pas officiellement l’un de ses principaux rivaux ouvertement prochasse : Xavier Bertrand, pour ne pas le nommer.